Affranchissons nous du regard des autres, sortons du moule !
"Ne perds pas ton temps avec des explications, les gens entendent ce qu'ils veulent entendre."
Paolo Coelho
Laissez moi débuter ce billet par une petite histoire personnelle. C'est arrivé la semaine dernière. Le gala de boxe s'était déroulé à merveille. Qu'il s'agisse de l'après midi passée à encadrer les plus jeunes, à la soirée où je suis montée sur le ring j'avais vraiment passé d'excellents moments. C'est donc le coeur encore plein de cette euphorie que je me suis présentée à l'entrainement le lundi. Quelle douche froide ! Plusieurs membres du bureau du club me sont tombées dessus à bras raccourcis m'assénant de nombreux reproches et mettant en lumière l’impressionnante hypocrisie de certains. Les reproches sont durs, les mots sont d'une violence inouïe. Je suis rendue responsable de nombreux maux au sein du club. Je tombe des nues, je suis désabusée. Je reste néanmoins maître des mes émotions, pas de larmes. Je refuse cependant de m'étendre sur le sujet quand mon entraîneur me demande ce qu'il se passe. Je quitte la salle et une fois dans ma voiture je m'effondre. Tout se bouscule dans ma tête, serais-je vraiment l'horrible personne qu'on m'a dépeint ? Devrais-je prendre du recul ou tout simplement me retirer du club si je lui nuis comme on me l'a fait entendre ? Un peu plus tard mon entraîneur me rappelle. Je sens la colère dans sa voix quand je lui relate les propos que l'on m'a tenu. Colère face à l'injustice. Je cristallise selon lui les jalousies du fait que je suis une femme, nouvelle au club et très proche de lui et des boxeurs. Il me rappelle alors d'autres faits : j'ai sa confiance, la confiance des enfants, la confiance des parents des enfants. En somme cela se passe très bien avec 90% des gens. Mais voilà il s'agit des 90% silencieux et discrets face au reste bruyant, visible et exubérant. Alors ensemble nous en tirons les enseignements qui s'impose, ma mission désormais est auprès des jeunes et dans ma préparation personnelle, rien de plus. Je ne veux plus perdre mon temps et mon énergie avec ces gens.
Alors pourquoi vous ai-je fait part de cela me direz vous ? Et bien simplement pour vous rappeler que le plus visible, le plus audible n'est pas toujours ce qui compte le plus. De même quand les temps sont durs, nous voyons tout en noir, nous nous accablons de reproches quand au final nous avons également de petites victoires à célébrer. Ne laissez jamais personne décider pour vous du regard que vous portez sur vous mêmes !
Dans le même registre, j'aimerais que nous arrêtions de toutes vouloir rentrer dans des cases, des moules prédéfinis. Qui a dit que belle était synonyme de mince ou qu'il fallait avoir des courbes pour être attirante ? Les standards de beauté n'existent pas ! Certains préfèrent les petites, d'autres les grandes. Mince ou plutôt ronde. A forte poitrine ou non. Alors comment pouvons nous dire que nous sommes jolies ou non quand la réponse dépend entièrement du la personne à qui nous nous adressons ? Il est grand temps de vivre pour soi, d'être jolie pour soi, de se chouchouter pour soi ! Sortir du cadre ne tue pas ! Au contraire ! Qu'est-ce que ca peut faire si à 25 ans je redémarre mes études depuis le début ? Qu'est-ce que ca peut faire si quand nombre de mes amies sont en couple, quasi mariées et sur le point de faire des enfants, moi je me trouve très bien seule ? Dois-je me contraindre à rentrer dans un moule qui ne me convient par pour satisfaire à des exigences sociétales insensées ? Je suis fatiguée de tout cela. De voir que les mêmes clichés persistent encore et encore. De voir que la dépression fait plus de morts que les accidents de la route mais qu'elle reste tabou et que nous vivons dans une société où souffrir de pathologies mentales fait de nous des paria. A quand une évolution des mentalités ? A quand chacun pourra vivre sa vie comme il l'entend sans avoir à souffrir le regard des autres ?
