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Réflexions quotidiennes...

  • Photo du rédacteur: Camille Pages
    Camille Pages
  • 1 avr. 2016
  • 4 min de lecture

"Deviens qui tu es."

Nietzsche


Ce post n'a rien d'un poisson d'Avril. Alors que je cherchais un sujet pour ce billet, il m'est venu à l'idée de simplement laisser s'exprimer mon esprit sur des sujets variés et notamment sur les réflexions qui m'habitent ces derniers jours. Alors je m'en excuse d'avance, ce sera probablement désordonné, et peut-être modifié ultérieurement mais pour lors je vais juste laisser mes doigts glisser sur le clavier au fil de mes pensées.

Alors que j'étais en arrêt de travail, j'ai démarré un compte Instagram où je mentionne ma pathologie, parle de mes repas, de mes crises. Bien plus qu'un désir de partager, il s'agissait avant tout pour moi de chercher de l'aide venant de personnes me comprenant mieux que personne, des gens qui souffrent également de TCA. J'ai commencé à remarquer plusieurs choses. Tout d'abord j'y ai trouvé un réconfort incroyable. Des filles au cœur d'or, des battantes qui ne lâche rien malgré l'étau de la maladie qui se resserre. Des jeunes filles toujours prêtes à m'aide, à glisser un mot gentil, des filles brillantes. Brillantes mais détruite. Quelque soit la nature du trouble, nous avons toutes en commun un certain degré de destruction physique comme moral. La première des choses qui m'a frappé c'est de voir à quel point la maladie biaise notre vision de nous même. Combien toutes ces jeunes filles peuvent user de mots blessants à leur égard quand elles ne tarissent pas d'éloges au sujet des autres, combien la vision de leur corps, de leur personne leur est faussée. Ce n'est pas une nouveauté, la plupart des gens souffrant de TCA, souffrent d'un problème d'estime de soi. Il existe réellement deux poids, deux mesures entre la manière dont elles se considèrent et la manière dont elles considèrent autrui. Face à cela il apparaît nécessaire de ré-objectiver la vision de soi. Tout cela ne va pas se produire comme ca, d'un coup de baguette magique, mais petit à petit. Tout d'abord essayons de nous adresser à nous même, comme nous nous adresserions à une amie ou à une autre personne souffrant de TCA. A chaque pensée négative et destructrice du genre "je suis nulle" ou "je suis énorme" essayons de nous dire à la place ce que nous dirions à une malade nous affirmant cela. Ensuite je vous encourage à lister cinq choses que vous aimez à votre sujet. Je vous vois déjà dire "je n'aime rien chez moi" mais si je vous assure cherchez bien vous trouverez ! Notez ces atouts sur un carnet ou n'importe tout et tout les jours forcez vous à y ajouter une nouvelle entrée. Que ce soit sur votre physique, votre caractère ou votre vie, chaque jour notez quelque chose que vous aimez ou que vous avez apprécié. Ce peut être aussi simple que "entendre le rire d'un enfant dans la rue" ou encore "sentir les rayons du soleil sur mon visage". Bref ! Petit à petit vous aurez une belle liste de choses positives sur lesquelles vous concentrer plutôt que de focaliser sur ce que vous n'aimez pas chez vous. Je vous rassure personne n'est entièrement satisfait de son existence, seulement le commun des mortels ne voit pas que le négatif contrairement à nous.

Ensuite il y a une deuxième chose que je voudrais partager avec vous et c'est en lien avec la citation de Nietzsche mise en introduction. Nietzsche avait pour postulat que chacun d'entre nous n'existons que comme ébauche, comme brouillon et appelait ainsi à l'auto-dépassement. Il développa ainsi le concept de sur-homme qui n'est autre que l'humain une fois libéré de lui-même. Et bien aussi capillotracté que cela puisse paraître j'y vois un parallèle avec la boulimie et les TCA en général. La maladie ne doit pas nous définir. La personne malade que nous sommes, n'est qu'un brouillon de ce que nous sommes réellement, de nous à notre plein potentiel autrement dit. Et l'auto-dépassement, cette volonté de puissance chère à Nietzsche, c'est au travers de la guérison que nous en faisons l'expérience. Ainsi cessons de considérer notre maladie comme une fatalité. Bien sur parfois, il est difficile de faire autrement, parfois on n'en voit pas le bout. Mais même dans ces heures les plus sombres restons convaincue que la guérison est possible et qu'elle est accessible. La difficulté et le temps nécessaire pour l'atteindre n'est qu'apprentissage de qui nous sommes réellement. Nous pouvons tous et toutes guérir, il est simplement urgent d'accepter que cela puisse être long et difficile et que les rechutes seront surement présentes, plus ou moins nombreuses, plus ou moins violente. A ce propos ma thérapeute m'a donné un conseil. Il est admis désormais qu'en cas de crise nous cherchons une forme de réconfort émotionnel. Aussi elle m'a conseillé d'accepter ce "besoin" de crise mais d'alors la faire le plus lentement possible, de savourer afin de pouvoir sentir ce réconfort que je suis allée chercher dans la nourriture. Ainsi peut-être trouverais-je des réponses, ou peut-être irais-je moins loin dans la crise car je sentirais de fait mieux les sensations de satiété (qui ne viennent qu'après 20 minutes ne l'oublions pas).

Alors voilà après ces longues tribulations retenez ceci : aimez-vous, soyez indulgentes avec vous mêmes. La personne malade n'est pas la personne que vous êtes vraiment mais pour en sortir il faut d'abord accepter d'être malade et donc de rechuter.

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Ma vie, mon combat au quotidien...

Boulimique qui n'a plus envie de se cacher, avide de partager. Je publierai ici diverses choses de mes états d'âme du quotidien aux trucs et astuces qui peuvent m'être utiles. Parce que je sais que nous sommes nombreux à chercher un soutien, une épaule et qu'il est grand temps de se débarasser de cette honte qui nous réduit au silence. Je ferais au mieux pour vous apporter le soutien nécessaire au travers de cette aventure dont je ne suis moi même pas encore sortie...

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