Accepter les moments difficiles.
Cela peut sembler suprenant, voire même choquer certains, mais selon moi le processus d'acceptation de la boulimie peut s'apparenter à celui du deuil. Tout d'abord le déni, en ce sens que nombre d'entre nous ne réalisent pas dès le commencement qu'ils sont atteints d'un trouble du comportement alimentaire. Ensuite lorsque l'on réalise notre condition survient la colère. Une colère intense, dévorante et dirigée contre soi-même. On se blâme, on se rend fautif et on est bien souvent extrêmement dur avec soi-même, persuadé de n'être bon à rien, de ne rien valoir. Viennent ensuite l'expression et la dépression. Moments où l'on réalise que quelque chose ne va vraiment pas et où nous parvenons à mettre des mots sur ce qui nous arrive. La culpabilité est toujours présente et entraîne souvent la personne boulimique dans une profonde tristesse. Enfin l'étape la plus difficile probablement, l'acceptation. Accepter la pathologie et accepter tout ce qui va avec. Accepter que la guérison n'aura pas lieu du jour au lendemain et que probablement toute notre vie nous aurons un rapport plus difficile à la nourriture que le commun des mortels. Accepter qu'il y aura des bons moments et d'autres plus difficiles. Comme me l'a très justement dit une thérapeute : ce que nous cherchons n'est pas la perfection mais l'amélioration progressive pour retrouver un état qui soit vivable.
Dès lors une nouvelle perspective sur la maladie s'ouvre à nous. Et nous pouvons utiliser nos crises pour mieux comprendre notre pathologie. Comme le dit très justement Magalie dans son blog (dont je vous parlerai plus longuement plus tard) je vous invite à voir la boulimie comme un dragon. Si vous tentez de luis faire face avec comme seule arme votre volonté, vos chances de succès ne sont que minimes. En revanche si vous décidez d'essayer de l'apprivoiser pour avancer à ses côtés, peu d'obstacles vous resisteront.
Ainsi, je vous conseille d'apprendre à apprivoiser, vos crises. Plutôt que de s'enfermer dans une culpabilité dévorante, soyez à l'écoute de ce que votre corps et votre esprit tentent de vous dire au travers de la crise. Par exemple, la semaine passée, je suis parvenue à manger selon mes sensations de faim et de satiété toute la semaine durant. Le week-end a, quant à lui, été beaucoup plus compliqué pour ne pas dire cauchemardesque. Les crises ont été violentes et m'ont quelque peu prises par surprise il faut le dire. Mais j'ai tenté de comprendre ce que mon esprit voulait me dire. Le samedi s'était déroulé sans encombre cependant je n'ai pas vu les personnes que je souhaitais voir ni n'ai eu aucune nouvelles d'elles. Dès lors je me suis sentie très seule et quelque peu abandonnée, ce qui m'a poussée à combler ce manque par de la nourriture. Dimanche fut différent, j'ai emmené des jeunes à une compétition sportive et les résultats furent décevants. Je me suis posée beaucoup de questions quant à ma part de responsabilités et ai ressenti une certaine impuissance et détresse face au désarroi des enfants. Dès lors, mon esprit, ne pouvant faire face seul à tant de déceptions et de questions sans réponses m'a amenée à me réfugier dans la nourriture. Ainsi oui j'ai eu un week-end rempli de crises et des purges qui s'en suivent mais je pense que j'ai avancé aux côtés de ces moments difficiles vers un futur qui le sera peut-être moins.
J'espère que le partage des moments que je traverse vous aidera à y voir plus clair, n'hésitez pas à me faire part de vos sentiments ou questionnements, je ferai de mon mieux pour y répondre.
