top of page

Un marathon et non un sprint...


"In the middle of every difficulty lies opportunity"

A.Einstein

S'il y a une chose que les derniers mois m'ont appris c'est que le combat contre la boulimie s'apparente d'avantage à une course de fond qu'à un sprint. Et ce long combat est loin d'être linéaire. Parfois on est acculés dans les cordes et parfois on reprend le dessus et la maîtrise du combat. C'est un fait que chacun d'entre nous a du déjà constater. Et face à ce constat, il faut faire preuve de patience et d'acceptation. Je ne parle en aucun cas de fatalisme ou de résignation, simplement d'une acceptation nous permettant d'enrayer la belle mécanique espoir-déception dont se nourrit notre pathologie. Encore une fois je mets l'accent sur ce terme : pathologie. Il en effet important de l'accepter en tant que telle pour cesser de se blâmer d'une forme de faiblesse de caractère nous menant irrémédiablement à l'échec et la culpabilité.

Prendre mon propre exemple pour illustrer mon propos me semble approprié puisque c'est ce qui a fait l'objet pour moi de la plus grande réflexion. Si j'avais eu à m'exprimer au sujet de ma maladie il y a 6 mois de cela, je crois que j'aurais commis l'erreur de me dire guérie. Je n'avais plus de crise, je mangeais sainement et perdais le poids accumulé par des années de crises d'hyperphagie. Car à l'époque il s'agissait d'hyperphagie, jamais je n'avais eu recours aux vomissements. J'étais extrêmement active, faisant plus de deux heures de sports par jour. In fine j'avais remplacé une addiction par une autre je ne m'en rendais pas compte. Et puis un grain de sable est venu enrayer la belle mécanique : je me suis blessée. Fracture de contrainte. A ce moment là je me suis littéralement effondrée. Terrifiée à l'idée de reprendre du poids, je suis entrée dans une phase d'anorexie mentale poussée, certaines de mes journées ne dépassant pas les 500kcal. Et au même moment je suis entrée dans une phase de décompensation sévère. Avec le recul, je pense que la dépression était latente chez moi depuis quelques temps déjà, habilement etouffée par une boulimie de sport. Seulement là, avec la fracture, plus d'échapatoire, plus de moyens de faire taire des angoisses qui se sont révélées terribles. Je me mettais à pleurer pour un rien, je faisais des crises de panique sans précédent, persuadée de ne rien valoir et que mes proches allaient cesser de m'aimer, allaient m'abandonner. Parmi eux mon entraineur notamment, puisque blessée, j'étais (à tort) sûre qu'il allait m'abandonner. Ma chance, dans cette période, a été d'être entourée de gens à qui les mots "dépression" ou "psychiatre" ne faisaient pas peur. Peut-être nombre d'entre vous pensent-ils que les psychiatres sont bons pour les fous et que la dépression n'est pas une maladie. Je ne vous juge pas, j'en faisais partie. Mais voilà entourée d'amis de valeur et suivie de près par mon entraîneur et amie j'ai entrepris une démarche de soin. Alors bien évidemment le traitement chimique que représente les anti-dépresseurs n'ont pas guéri ma pathologie. Je suis sortie de l'anorexie mentale pour mieux rentrer à nouveau dans la boulimie. Mais désormais j'ai une meilleure maîtrise de mes émotions, je peux porter une réflexion plus lucide sur mes troubles et mes angoisses et donc entamer une psychothérapie ciblant les racines plus profondes de mes angoisses.

Aujourd'hui je fais des crises tous les jours et ma journée est une réussite si je ne vomis pas. C'est difficile mais je me refuse à le voir comme une régression dans la guérison. Je préfère plutôt l'envisager comme la prise d'une perspective nouvelle visant à ne plus traiter seulement les symptomes (la boulimie) mais d'abord les causes (la dépression).

Ecrire cet article a été compliqué car il a nécessité de mettre en lumière mes difficultés actuelles. Mais il me tenait à coeur également car nul ne peut mieux comprendre votre souffrance que quelqu'un qui traverse les mêmes tempêtes. Dans les mauvais moments rappelez vous que vous êtes engagés dans un marathon, qu'il est donc normal de manquer de force à certains moments. Mais le plus important, regardez autour de vous, vous n'êtes pas seuls.

Ma vie, mon combat au quotidien...

Boulimique qui n'a plus envie de se cacher, avide de partager. Je publierai ici diverses choses de mes états d'âme du quotidien aux trucs et astuces qui peuvent m'être utiles. Parce que je sais que nous sommes nombreux à chercher un soutien, une épaule et qu'il est grand temps de se débarasser de cette honte qui nous réduit au silence. Je ferais au mieux pour vous apporter le soutien nécessaire au travers de cette aventure dont je ne suis moi même pas encore sortie...

Contactez

moi par email 

pour plus

de

SOUTIEN

Archives
bottom of page